Chers camarades,
Le 24 février dernier, la Russie a renversé la table. Elle a entrepris de tout faire pour briser l’encerclement. Lorsque je songe aux 700 bases américaines qui entourent la Russie et la Chine, à John McCain et Victoria Nuland paradant à Kiev huit ans plus tôt et distribuant des milliards de dollars aux forces néofascistes ukrainiennes, je ne peux m’empêcher de me représenter la Russie comme un fort encerclé et à ladite “opération spéciale” comme une tentative de sortie pour briser le siège. Les Français ont mentalement en tête le siège d’Alésia, quand ce qui restait de la Gaule résistait dans un seul oppidum. On peut aussi penser aux troupes républicaines de Dombrowski ou du communard Rossel tentant de briser le siège de Paris effectué par Bismarck en 1871. D’autres peuples auraient, par exemple, Fort Alamo en tête. La comparaison, quelque peu tragique, s’arrête là car dans le cas présent, je pense que la Russie, l’éternelle encerclée à qui l’Occident n’avait de cesse d’interdire l’accès aux mers chaudes, ne cherche rien d’autre qu’à établir un glacis dans l’Est et le Sud de l’Ukraine et faire respecter sa sécurité de manière durable et, cela va avec, garantir la sécurité pour les populations russophones d’Ukraine martyrisées depuis huit ans.
Renvoyer dos à dos “l’OTAN et Poutine”, comme on l’entend souvent, sans parler de ceux qui adoptent l’abêtissant narratif occidental diabolisant la “folie de Poutine”, revient à prendre le parti du plus fort militairement. C’est ce que font la plupart des trotskistes imperturbablement. A se demander même si le trotskysme n’est pas l’habillage idéologique de cette posture. Chez nous, le parti affilié à ladite IVe internationale, le NPA, a appelé à soutenir militairement ce qu’ils appellent “l’Ukraine”. J’ai bien dit : le plus fort militairement. Car la Russie a d’autres atouts et notamment le soutien possible de larges secteurs de l’opinion mondiale, fort différents de ce qu’on appelle, idéologiquement, l’Occident. Les États-Unis, depuis leur retrait sans gloire d’Afghanistan, ont montré que la supériorité militaire, aussi patente soit-elle, ne suffit pas. Avec les atouts que peut comporter toute lutte asymétrique, fondée sur l’appréciation idéologique des rapports de force, la Russie peut imposer ce que ses dirigeants appellent le “multipolarisme”, ce qui semble son objectif de long terme après celui de court terme que sont la dénazification et la démilitarisation de l’Ukraine. Les communistes, qui espèrent davantage, à savoir la victoire du socialisme dans une coopération de nations libres, peuvent au moins prendre leurs responsabilités devant l’histoire en n’entravant pas ce processus multipolariste, véritable “optimum de second rang” pour prendre une métaphore empruntée à l’économie, qui a pour lui, par rapport à la prétendue et mal nommée pax americana, l’avantage de la raison.
L’appel récent des réservistes russes peut modifier la nature de la guerre, qui deviendrait une guerre du peuple, peut-être aussi la nature du régime, cela ne changera rien à la situation d’agressée de la Russie. Il est erroné de faire du soutien à Vladimir Poutine un préalable à la prise en compte des intérêts vitaux de la Russie.
Le régime de M. Poutine est, comme sa personne, éminemment transitoire. Rien ne nous dit vers quoi il peut tendre : ou bien la fuite en avant dans une solitude bonapartiste (avec les ambiguïtés que comporte ce type de régime bourgeois issu d’un fond révolutionnaire parfois en partie assumé parfois clairement rejeté) ou bien un large front où les communistes joueraient un rôle encore plus actif qu’à présent. Bien entendu, il importe pour cela que soit défendue l’histoire réelle de l’Ukraine soviétique et que soient repoussées toutes les tentatives, y compris celles qui émanent de Poutine, pour présenter Lénine comme le responsable lointain de la situation actuelle alors que le “Drang nach Osten” actuel des impérialismes anglo-saxon et euro-germanique via l’UE et l’OTAN est un effet direct de la contre-révolution fomentée par Gorbatchev, Eltsine et ceux qui ont alors soutenu la contre-révolution russe largement aidée, voire pilotée par l’impérialisme états-unien.
Ce qui me semble évident c’est que les considérations de type impérialiste sont loin de déterminer la politique russe en la matière. Certes, la Russie a ses intérêts économiques (qui n’en a pas? même des pays socialistes en auraient) mais il faudra beaucoup d’années à la Russie pour arriver au point où l’exportation de capitaux deviendrait le critère majeur, vital qui déterminerait le déclenchement ou non d’une guerre. L’un des critères léninistes essentiel du stade impérialiste est la configuration de l’appareil économique vers l’exportation de capitaux. Or la Russie exporte bien davantage des matières premières, l’exportation de capitaux a cru, bien entendu, depuis trente ans mais reste marginale. La Russie ressemble à beaucoup de pays avec une bourgeoisie nationale, défendant des intérêts nationaux, vitaux, et se heurtant à des offensives répétées de l’impérialisme américain, mais cette fois-ci, et c’est une garantie de son succès, avec le reste d’un appareil d’État fourni par le socialisme et avec l’expérience d’un pays socialiste ayant subi les attaques continuelles de l’impérialisme, ce qui lui permet, pour l’instant, de tenir. Sans oublier la nouvelle donne de la dédollarisation, qui permet à la Russie de survivre économiquement aux sanctions, et qui n’aurait pas pu avoir lieu sans la croissance rapide de l’économie chinoise ou encore l’exemple galvanisant de pays comme la RPDC qui ont maintenu leur indépendance en dehors des diktats mondiaux du FMI ou de la Banque mondiale, montrant, par là, au sens propre du terme, qu’un autre monde est possible. Ajoutons que, quand bien même on parlerait d’impérialisme russe, cela ne changerait pas le fait que la Russie est actuellement en posture défensive et que l’UE-OTAN est fondamentalement, contre les apparences, l’agresseur du peuple russe et le bourreau des populations ouvrières du Donbass. Déjà en 1935, lors du VIIe congrès de l’IC, Dimitrov montrait dans son rapport que, bien que la France et l’Angleterre fussent des États impérialistes, l’agresseur lors de la prochaine guerre serait clairement Hitler et l’impérialisme allemand. Définir un État comme impérialiste ne suffit donc pas à établir, hors de toute analyse concrète de la situation concrète, qui est l’agresseur.
Au Pôle de Renaissance Communiste en France, d’aucuns pensent tout comme moi, d’autres peuvent développer d’autres analyses, nous ne demandons pas l’unanimisme. Nous ne faisons pas de la question de la non-existence de l’impérialisme russe une question de principes ou un préalable à la discussion et à l’action.
Ce qui importe pour nous, c’est la nécessité d’une lutte antifasciste, d’un front antifasciste, voire d’un front anti-exterministe tant désormais le bloc hégémonique euro-atlantique en perte de vitesse et néanmoins, “hégémon” du monde capitaliste-impérialiste, représente de dangers mortels pour l’humanité, voire pour l’avenir du vivant sur Terre. Le VIIe congrès de l’Internationale communiste, qui appelait résolument à ce front, tout en appelant aussi, de manière non moins décisive, à déployer l’internationalisme prolétarien et le combat de classe, reste pour nous un jalon fondateur.
Même dans son discours fondateur du VIIe congrès de l’Internationale communiste, rappelons que Dimitrov évoquait hardiment la possibilité d’un éventuel soutien communiste à un gouvernement non communiste, en France, qui mènerait résolument une politique antifasciste. Or, on ne pouvait pas nier que la France était, a fortiori pour l’époque, un pays impérialiste. Néanmoins, tout le monde voyait que c’était Hitler l’agresseur. Et Dimitrov proposait d’autant plus un front antifasciste cohérent dirigé, autant que faire se pouvait, par la classe ouvrière et par le pays du socialisme. On peut lire dans cette même intervention au congrès des considérations similaires concernant l’Angleterre.
Le VIIe congrès n’est pas un choix parmi d’autres, il a déterminé une stratégie cohérente qui s’est avérée victorieuse dans la défaite du fascisme et l’expansion du mode de production socialiste.
Ces considérations faites, si d’autres camarades d’autres organisations sont sur d’autres analyses, j’insiste non sur l’obligation, mais du moins sur la possibilité, malgré les divergences, d’actions communes.
Les tenants du “ni-ni”, pour peu qu’ils veulent réellement se démarquer de la russophobie ambiante promue à son de trompe par les bourgeoisies occidentales, doivent à tout le moins s’appliquer le mot d’ordre qui nous vient du regretté Karl Liebknecht : “l’ennemi principal est dans ton propre pays”. Ils sont donc attendus, en Occident, sur une lutte concrète contre l’OTAN. Ajoutons que le mot d’ordre de Liebknecht ne doit pas être lu à contresens car ce dernier n’a jamais dit “l’ennemi principal est ton propre pays” et nous-mêmes, communistes français qui aimons notre peuple, nous constatons que l’alignement des Sarkozy, Hollande et autre Macron nuit gravement à notre pays en l’entraînant pas à pas vers une guerre mondiale pour la suprématie mondiale de l’Oncle Sam, ce qui est totalement contraire à l’intérêt national de notre peuple, et centralement à celui des travailleurs. Nous nous battons à la fois pour la paix mondiale et pour la souveraineté de tous les peuples, non seulement celle des peuples d’Afrique, mais celle de notre pays. Nous rappelons que lorsque le général de Gaulle, alors soutenu en cela par le PCF d’alors, sortait du commandement intégré de l’OTAN, condamnait l’intervention US au Vietnam ou l’expansionnisme israélien au Proche-Orient, ou encore lorsque Dominique de Villepin refusait d’engager la France dans l’invasion américaine de l’Irak, notre pays jouissait d’un grand prestige mondial alors que l’alignement de Macron sur Biden et que la marche de l’UE-OTAN vers un État fédéral européen supervisé par Washington et piloté par Berlin, ne fait qu’abaisser, humilier, voire menacer notre pays dans son existence nationale même.
En Occident, il faut alerter notre opinion ;
1) contre le poids accru de l’OTAN, le réarmement de l’Allemagne et la militarisation-fascisation croissante de l’UE, contre la mise en place d’un État fédéral européen supranational qui est un danger majeur pour tous les peuples, contre la criminalisation du communisme associée à la réhabilitation des nazis que comporte implicitement la Résolution du Parlement européen votée en septembre 2019.
2) contre la propagande de guerre : refuser qu’on nous fasse gober que les Russes bombardent une centrale nucléaire qu’ils contrôlent déjà, ou détruisent leur propre gazoduc alors qu’ils n’auraient qu’à fermer le robinet, ou encore que le jour du rattachement après le référendum les Russes prendraient pour cibles des réfugiés cherchant à rejoindre la Russie alors qu’il est bien plus logique, même si c’est une logique perverse, qu’il s’agit vraisemblablement de mesures de représailles de la part des kiéviens. Nous avons affaire à une propagande à la Goebbels du type plus c’est gros plus ça marche. C’est comme lorsque Macron dit “l’antisionisme c’est de l’antisémitisme”, tout le monde comprend que c’est stupide mais c’est une déclaration qui fait sens, qui montre une soumission au discours dominant, c’est un acte de foi, fanatique. On reconnaît à cet irrationalisme de la propagande un symptôme clair de la fascisation et de l’obscurcissement des “Lumières”, que la grande bourgeoisie est devenue totalement incapable de porter.
Dans tous les cas, je pense que les partis communistes qui voudraient imposer à tous d’adopter le “ni-ni” comme plate-forme théorique se nuiraient involontairement à eux-mêmes. Rappelons que la liberté de critique fait partie de la discussion internationale entre communistes et qu’elle est un préalable nécessaire à l’union dans le respect des particularités nationales.
En tout cas, on aura bien compris que pour la russophobie, pour la sinophobie, ce sera sans nous. Nous saluons donc très chaleureusement cette initiative parisienne qui regroupe de nombreux partis communistes étrangers refusant clairement le “ni-ni” comme une étape essentielle vers une prise de conscience des intérêts profonds du mouvement communiste international.
Et cela dans une situation géopolitique où, de plus en plus, des grèves qui montent très fort en Inde, en Grande-Bretagne, aux USA, et je l’espère, en France prochainement, le prolétariat international et la classe ouvrière de chaque pays seront de plus en plus appelés à se confronter durement, avec l’aide d’un Mouvement communiste International résurgent, uni et clair, à reprendre peu à peu l’initiative historique dont les avaient privés la contre-révolution, la trahison et la capitulation gorbatchévienne.
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Dear comrades,
On February 24, Russia turned the tables. It undertook to do everything to break the encirclement. When I think of the 700 American bases surrounding Russia and China, of John McCain and Victoria Nuland parading around Kiev eight years ago and handing out billions of dollars to Ukrainian neo-fascist forces, I can’t help but picture Russia as a beleaguered fort and the said “special operation” as an attempt to break the siege. The French have in mind the siege of Alesia, when what remained of Gaul resisted in a single oppidum. One can also think of the republican troops of Dombrowski or the communard Rossel trying to break the siege of Paris carried out by Bismark in 1871. Other peoples would have, for example, Fort Alamo in mind. The comparison, somewhat tragic, stops there because in this case, I think that Russia, the eternal encircled to which the West had no cease to forbid the access to the warm seas, seeks nothing else than to establish a glacis in the East and the South of Ukraine and to make respect its security in a durable way and, that goes with it, to guarantee the security for the Russian-speaking populations of Ukraine martyred since eight years.
To dismiss “NATO and Putin”, as one often hears, not to mention those who adopt the mindless Western narrative demonizing “Putin’s madness”, is to take the side of the strongest militarily. This is what most Trotskyists do unperturbed. One wonders whether Trotskyism is not the ideological clothing of this posture. In our country, the party affiliated to the so-called Fourth International, the NPA, has called for military support for what they call “Ukraine”. I did say: the strongest militarily. Because Russia has other assets and notably the possible support of large sectors of the world opinion, very different from what is ideologically called the West.
The United States, since its inglorious withdrawal from Afghanistan, has shown that military superiority, however obvious, is not enough. With the assets that any asymmetrical struggle, based on the ideological appreciation of the balance of power, can bring, Russia can impose what its leaders call “multipolarism”, which seems to be its long-term objective after the short-term objective of denazification and demilitarization of Ukraine. The communists, who hope for more, namely the victory of socialism in a cooperation of free nations, can at least take their responsibility before history by not hindering this multipolarist process, a real “second best” to take a metaphor borrowed from economics, which has for him, compared to the so-called and badly named pax americana, the advantage of reason.
The recent call-up of Russian reservists may change the nature of the war, which would become a war of the people, and perhaps also the nature of the regime, but it will not change anything in Russia’s situation as an aggressor. It is wrong to make support for Vladimir Putin a prerequisite for taking into account Russia’s vital interests.
Mr. Putin’s regime is, like his person, eminently transitory. Nothing tells us what he may be aiming at: either a flight forward into a Bonapartist solitude (with the ambiguities that this type of the bourgeois regime entails, stemming from a revolutionary background that is sometimes partly assumed and sometimes clearly rejected) or a broad front where the communists would play an even more active role than at present. Of course, it is important for this to defend the real history of the Soviet Ukraine and to reject all attempts, including those coming from Putin, to present Lenin as the remote responsible for the current situation, whereas the current “Drang nach Osten” of Anglo-Saxon and Euro-German imperialism via the EU and NATO is a direct effect of the counter-revolution fomented by Gorbachev, Yeltsin and those who then supported the Russian counter-revolution largely helped, if not piloted, by US imperialism.
What seems obvious to me is that imperialist considerations are far from determining Russian policy in this area. Certainly, Russia has its economic interests (who doesn’t? even socialist countries would have them) but it will take many years for Russia to reach the point where the export of capital would become the major, vital criterion that would determine whether or not to start a war. One of the essential Leninist criteria of the imperialist stage is the configuration of the economic apparatus towards the export of capital. Now Russia exports much more raw materials, the export of capital has grown, of course, for thirty years but remains marginal. Russia resembles many countries with a national bourgeoisie, defending national, vital interests, and facing repeated offensives from American imperialism, but this time, and this is a guarantee of its success, with the remainder of a state apparatus provided by socialism and with the experience of a socialist country that has undergone continuous attacks from imperialism, which allows it, for the moment, to hold out. Not to mention the new deal of de-dollarization, which allows Russia to survive economically the sanctions, and which could not have happened without the rapid growth of the Chinese economy, or the galvanizing example of countries like the DPRK that have maintained their independence outside the global dictates of the IMF or the World Bank, showing, in the true sense of the word, that another world is possible. Let us add that, even if we speak of Russian imperialism, this would not change the fact that Russia is currently in a defensive posture and that the EU-NATO is basically, against all appearances, the aggressor of the Russian people and the executioner of the working people of Donbass. Already in 1935, at the VII Congress of the CI, Dimitrov showed in his report that, although France and England were imperialist states, the aggressor in the next war would clearly be Hitler and German imperialism. Defining a state as imperialist is therefore not enough to establish, outside of any concrete analysis of the concrete situation, who the aggressor is.
At the Pôle de Renaissance Communiste in France, some people think just like me, others can develop other analyses, we do not ask for unanimity. We do not make the question of the non-existence of Russian imperialism a question of principles or a prerequisite for discussion and action.
What is important for us is the necessity of an anti-fascist struggle, of an anti-fascist front, even of an anti-exterminist front, because the declining Euro-Atlantic hegemonic bloc, which is nevertheless the “hegemon” of the capitalist-imperialist world, represents mortal dangers for humanity, and even for the future of life on earth. The 7th Congress of the Communist International, which resolutely called for this front, while also calling, no less decisively, for the deployment of proletarian internationalism and class struggle, remains for us a founding milestone.
Even in his founding speech at the VIIth Congress of the Communist International, let’s recall that Dimitrov boldly evoked the possibility of a possible communist support to a non-communist government, in France, which would resolutely carry out an anti-fascist policy. Now, it could not be denied that France was, a fortiori for that time, an imperialist country. Nevertheless, everyone saw that Hitler was the aggressor. And Dimitrov proposed all the more a coherent anti-fascist front led, as far as possible, by the working class and by the country of socialism. Similar considerations concerning England can be read in the same speech to the congress.
The VII Congress is not a choice among others, it determined a coherent strategy that proved to be victorious in the defeat of fascism and the expansion of the socialist mode of production.
With these considerations in mind, if other comrades from other organizations have different analyses, I insist not on the obligation, but at least on the possibility, despite the differences, of common actions.
The supporters of “ni-ni”, if they really want to distance themselves from the ambient Russophobia promoted by the Western bourgeoisie, must at least apply the motto that comes from the late Karl Liebknecht: “the main enemy is in your own country”. They are therefore expected, in the West, to wage a concrete struggle against NATO. Let us add that Liebknecht’s motto should not be read in the wrong way, because Liebknecht never said “the main enemy is your own country” and we, French communists who love our people, see that the alignment of Sarkozy, Hollande and Macron is seriously damaging to our country by dragging it step by step towards a world war for the global supremacy of Uncle Sam, which is totally contrary to the national interest of our people, and centrally to that of the workers.
We are fighting both for world peace and for the sovereignty of all peoples, not only that of the people of Africa, but of our country. We recall that when General de Gaulle, supported by the PCF at the time, left the integrated command of NATO, condemned the US intervention in Vietnam or Israeli expansionism in the Middle East, or when Dominique de Villepin refused to commit France to the US invasion of Iraq, Our country enjoyed great prestige worldwide, whereas Macron’s alignment with Biden and the march of the EU-NATO towards a European federal state supervised by Washington and piloted by Berlin, only demean, humiliate, and even threaten our country’s very national existence.
In the West, we must alert our opinion:
1) Against the increased weight of NATO, the rearmament of Germany and the increasing militarization-fascization of the EU, against the establishment of a supranational European federal state which is a major danger for all peoples, against the criminalization of communism associated with the rehabilitation of the Nazis that is implicitly included in the Resolution of the European Parliament voted in September 2019.
2) Against war propaganda: refusing to believe that the Russians are bombing a nuclear power station that they already control, or destroying their own gas pipeline when they could just turn off the tap, or that on the day of the reattachment after the referendum the Russians would target refugees seeking to join Russia when it is much more logical, even if it is a perverse logic, that it is probably a question of retaliation on the part of the Kievians. We are dealing with Goebbels-style propaganda, the bigger the better. It’s like when Macron says “anti-Zionism is anti-Semitism”, everyone understands that it’s stupid but it’s a statement that makes sense, that shows a submission to the dominant discourse, it’s an act of faith, fanatical. This irrationalism of the propaganda is a clear symptom of the fascization and obscuration of the “Enlightenment”, which the big bourgeoisie has become totally incapable of carrying.
In any case, I think that the communist parties that would like to impose to all to adopt the “ni-ni” as a theoretical platform would involuntarily harm themselves. Let’s remember that freedom of criticism is part of the international discussion between communists and that it is a necessary precondition for the union while respecting national particularities.
In any case, it will be well understood that for Russophobia, for Sinophobia, it will be without us. We therefore warmly welcome this Parisian initiative which gathers many foreign communist parties clearly refusing the “ni-ni” as an essential step towards an awareness of the deep interests of the international communist movement.
And this in a geopolitical situation where, more and more, from the strikes which are rising very strongly in India, in Great Britain, in the USA, and I hope, in France soon, the international proletariat and the working class of each country will be more and more called to confront each other hard, with the help of a resurgent, united and clear International Communist Movement, to take back, little by little, the historical initiative of which they had been deprived by the counter-revolution, the betrayal and the Gorbachevian capitulation.